20 avril 2024

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Bannister

Différencier un directoire d’un conseil d’administration !

Les sociétés anonymes peuvent choisir entre deux formes d’administration, rappelle Goudsmit Tang. La première est la structure dite classique où la société anonyme est dirigée par un directeur général et est administrée par un conseil d’administration. La seconde est le directoire, qui est quant à lui diriger par 1 à 5 directeurs et qui est contrôlé par un conseil de surveillance.


Les sociétés anonymes à conseil d’administration


C’est la structure française historique des sociétés anonymes. La grande majorité des SA choisissent cette forme d’administration. Ses organes sont au nombre de trois. Il s’agit du directeur général (le chef d’entreprise), du conseil d’administration, ainsi que des assemblées générales. Cependant, le directeur général peut également être le président du conseil d’administration. Dans ce cas, il est appelé PDG (président-directeur général).


Le rôle double du conseil d’administration est double

D’une part, il exerce une mission de contrôle des actions de la direction, et d’autre part, il est lui-même un organe décisionnaire. C’est lui qui élabore la politique économique de l’entreprise, à charge pour la direction générale de l’appliquer. Il a en effet un pouvoir général de délibérer sur les affaires de l’entreprise. C’est donc logiquement que ce soit le conseil d’administration qui rende compte du bilan annuel de la société lors de l’assemblée générale annuelle.

Le conseil d’administration élit son président parmi ses membres. Ce dernier peut être réélu ou bien être révoqué par le conseil. Il peut également être, comme on l’a vu, le directeur général de la société. Sur proposition du président du conseil d’administration, le conseil peut nommer une autre personne physique pour assurer ce rôle, qu’elle fasse partie ou non du conseil.


Les sociétés anonymes à directoire et conseil de surveillance


Cette structure est fortement inspirée du modèle allemand appelé « Vorstand ». Là aussi, trois organes se côtoient, avec les assemblées générales composées des actionnaires, du conseil de surveillance puis du directoire. Les pouvoirs du directoire et du conseil de surveillance sont différents de ceux des sociétés anonymes du premier type ou même d’une société offshore

Tout d’abord, les membres du directoire, dont le nombre peut varier entre 1 et 5, ne peuvent pas faire partie du conseil de surveillance, contrairement au directeur général qui peut également être président du conseil d’administration. Leurs fonctions sont donc tout à fait détachées en théorie. Ils sont nommés par le conseil de surveillance et peuvent être révoqués par les assemblées générales. Leur rôle est de diriger l’entreprise, et ils ont pour cela des pouvoirs de décision étendus comparés aux directeurs généraux.


Le rôle du conseil de surveillance


Comme son nom l’indique, le conseil de surveillance est là pour contrôler le directoire. Il contrôle à la fois la légalité des actions des dirigeants, mais aussi leur bien-fondé. Dans sa mission de contrôle, il vérifie les comptes annuels de l’entreprise, mais ne peut pas les établir, contrairement au conseil d’administration. 

Le conseil de surveillance est donc moins présent dans les affaires de la société et n’est pas co-décisionnaire. Il peut tout au plus se prévaloir de certaines autorisations préalables, telles qu’autoriser la cession d’une partie des actifs du capital.

C’est ainsi qu’il existe une différence primordiale dans les régimes de responsabilités civile et pénale entre les membres du conseil de surveillance et ceux du conseil d’administration. En effet, les responsabilités civiles et pénales des membres du conseil de surveillance sont bien moins importantes.